Dr. Stéphanie ORTET

Fig 1.
La présence d’un diastème inter-incisif chez un adulte peut constituer un élément disgracieux dans l’apparence de son sourire. Les options de traitement sont diverses : les techniques directes de restaurations en composite peuvent contribuer à obtenir un résultat clinique prévisible et pleinement concluant, mais cette pratique reste redoutée quant à sa mise en œuvre. Voici donc quelques « trucs et astuces » pour simplifier cette procédure.

Fig 2.
1) Isolation rigoureuse, à l’aide d’un champ opératoire renforcé de ligatures, est conseillée pour : prévenir tout risque de saignement de cette zone sensible et maintenir une étanchéité à la jonction gingivale, assurer une rétraction temporaire des tissus gingivaux et pouvoir insérer une matrice, suffisamment en sous-jacent, étape indispensable pour donner un aspect galbé à la future restauration.

Fig 3
2) La réalisation d’un wax-up (redéfinissant les formes et les proportions) associé à une clé siliconée reste un préalable incontournable pour guider la confection du mur palatin et mieux visualiser la position du milieu inter-incisif au cours du montage.
Ne nécessitant que peu ou pas de préparation, cette technique est ultra conservatrice.

Fig 4.
3) Le matriçage est simplifié par l’usage de matrices anatomiques sectionnelles préformées type Bioclear (Bisico) : comportant plusieurs hauteurs et courbures pour répondre à toutes les anatomies et profils d’émergence, ce système facilite l’élaboration de la crête proximale. Eviter les pièges :
- Sélectionner la matrice appropriée
- Concevoir une « boîte » étanche en utilisant de la digue liquide photopolymérisée à l’aplomb de la matrice, la limite cervicale étant retenue dans le sulcus
- Effectuer la procédure d’adhésion avant la mise en place d’une matrice
- Protéger la dent adjacente

Fig 5.
4) Modelage de l’émergence cervicale par injection contrôlée d’un composite de restauration fluide, de teinte dentine, afin d’avoir un mimétisme similaire à la racine. Les éventuels excès palatins sont simplement éliminés à l’aide d’un pinceau.

Fig 6.
5) L’usage de matrices anatomiques favorise une meilleure maîtrise du collage dans la zone cervicale et permet d’obtenir des points de contact idéalement fermés, guidant le tissu gingival présent initialement, dans des zones de « trous noirs ».
La finalisation du montage se poursuit de manière classique.

Fig 7.
6) Etapes simplifiées de dégrossissage, polissage et lustrage avec une mise en valeur des lignes de transition nouvellement créées. La matrice apporte un effet de glaçage au matériau composite qui présente alors un état de surface parfaitement lisse et poli. L’absence de rugosité au niveau de cette jonction assure une meilleure biocompatibilité avec la gencive en contact de cette restauration et donc un bon rendu esthétique final.

Fig 8.
Les matériaux d’ajourd’hui sont esthétiques et durables tant par la stabilité de leur couleur que pour leurs propriétés face à l’usure. Grâce à ces évolutions, la fermeture de diastèmes par des restaurations directes en composite stratifié peut être une modalité de traitement qui permet d’améliorer l’aspect d’un sourire.