Dr. Stéphanie ORTET

Fig 1.
Lors d’une restauration par composite stratifié, le stade de finition/polissage est souvent considéré comme une procédure laborieuse et sans un intérêt majeur. Or, cette étape est primordiale pour un rendu esthétique optimal et pour conférer au matériau composite des propriétés de surface qui vont influer sur sa durée de vie.
Voici quelques points clefs afin de gagner en rapidité et améliorer vos résultats.

Fig 2.
1) Mise en évidence du relief initial :
La macrogéographie est réalisée par la reproduction de l’anatomie verticale à la surface du composite avec une alternance de convexités/concavités et un positionnement précis des lignes de transition. A ce stade, l’utilisation d’une lame de bistouri, en cut-back, permet de finaliser la mise en forme sans apport de rugosités et facilite le polissage, notamment sur la zone du joint dans un respect des courbes et des volumes conçus initialement et en maintenant l’aspect «glacé» obtenu lors de la stratification.

Fig 3
2) Reproduire la topographie de surface :
La texture de surface ou microgéographie est réalisée par le passage horizontal d’une fraise diamantée tronconique, de granulométrie adaptée à l’importance du relief. Pour réussir: à retenir que l’instrument doit fonctionner à vitesse lente, en allant d’une arête proximale à l’autre.
Cette manipulation permet d’apporter une intégration plus naturelle à la restauration.

Fig 4.
3) Finaliser un bord libre, harmoniser des embrasures incisales :
L’usage de disques faiblement abrasifs et suffisamment flexibles (type Komet) permet d’agir avec délicatesse dans ces zones où le geste doit être rapide et précis sous peine de trop en retirer!

Fig 5.
4) Adoucir les angles :
L’utilisation de strips émerisés peut venir compléter le travail des disques en affinant le geste.
Ceux cités dans cet exemple sont perforés, ce qui permet d’avoir plus de performance dans le mouvement, en évitant des cumuls de boues de composites.

Fig 6.
5) Utiliser la perception visuelle :
Le polissage doit révéler toute la teinte en profondeur du composite, fruit de la stratification, sans effacer la texture de surface. Pour cela, il est conseiller d’alterner des zones de brillance notamment sur les zones de convexités telles que les lignes de transition aux zones de concavités qui, par leurs degrés différents d’accessibilité aux meulettes de polissage siliconées, créent de manière automatique ces variations de réflexions lumineuses qui influent sur la perception de la forme de la dent.

Fig 7.
6) Etape de brillantage :
Une fois que la dent a retrouvé ses reliefs, cette étape nécessite l’usage de fraises ou de disques, de moins en moins abrasifs, associés à des pâtes à polir de granulométrie décroissante.
Aujourd’hui, l’évolution des matériaux autorise l’usage de polissoirs en deux étapes dont le résultat obtenu, cliniquement ou à l’échelle du microscope électronique, est fort acceptable et risque de remettre en question les procédures classiques, indéniablement plus longues !

Fig 8.
Observer avant d’agir!
En effet, appréhender correctement la forme et les micro-reliefs à reproduire est une phase essentielle pour acquérir de l’efficacité lors des étapes de finitions d’une restauration par composite. De plus, l’évolution des matériaux et outillages réduit désormais le nombre de manipulations tout en améliorant durablement l’aspect de surface de la restauration finalisée.